Sécurité et régulation en 2025 : la vigilance face aux fausses injectrices
Les “fausses injectrices” pullulent sur les réseaux sociaux et attirent une clientèle en quête de prix bas et de résultats rapides. Mais derrière ces pratiques illégales se cachent des risques médicaux graves. En 2025, les autorités et les associations professionnelles rappellent l’importance de distinguer un véritable cabinet médical d’une pratique clandestine.
En France, seuls les médecins formés en médecine esthétique, dermatologie ou chirurgie plastique sont habilités à réaliser des injections d’acide hyaluronique ou de toxine botulinique. Pourtant, les signalements de patient(e)s victimes de complications après des injections réalisées par des non-médecins se multiplient. Selon la DGCCRF, plus de 300 enquêtes ont été ouvertes en 2024 pour exercice illégal de la médecine dans le domaine esthétique.
Les réseaux sociaux jouent un rôle majeur dans cette dérive. Sur TikTok, Instagram ou Snapchat, certaines personnes se présentent comme “techniciennes” ou “spécialistes beauté”, vantant des injections “sans douleur” et “à petit prix”, parfois réalisées dans des salons de coiffure ou même à domicile. Les risques ? Infection, nécrose cutanée, asymétrie irréversible… des séquelles parfois lourdes qui auraient pu être évitées dans un cadre médical réglementé.

Explosion des signalements : un phénomène en forte progression
Les signalements auprès de l’Ordre des médecins sont en pleine expansion : 128 en 2024, contre 123 en 2023 et seulement 62 en 2022 .
Cela représente aujourd’hui donc un signalement tous les trois jours, selon la présidente de la section santé publique du Conseil national de l’Ordre des médecins.
Durant l’été 2024, huit femmes ont frôlé la mort après des injections illégales de botox, développant un cluster de botulisme nécessitant une hospitalisation en réanimation – certaines méritaient même
une trachéotomie.
Ces actes étaient promus sur Instagram et TikTok par des pseudo-praticiens non qualifiés.
Des rendez-vous sont pris via DM ou WhatsApp, des interventions réalisées dans des lieux non médicaux comme des hôtels ou Airbnb, formant de véritables “tournées du charlatanisme”. Les pratiques incluent du lifting coréen (fils de collagène), des liposuccions déguisées, ou encore des injections de Lemon Bottle (solution de lipolyse interdite en France).
Des dégâts parfois irréversibles
Complications graves : hémorragie, nécrose, atteinte nerveuse, infections (abcès), voire transmission de VIH ou hépatite C en raison du matériel non stérilisé .
Dans des cas extrêmes : nécroses nécessitant amputation, risques de cécité, embolies, complications neurologiques ou cardiovasculaires liées à
des produits toxiques ou des anesthésiques mal dosés.
Depuis quelques années, la vente de produits esthétiques injectables comme l’acide hyaluronique est conditionnée à une prescription médicale. Une loi de 2023 interdit formellement aux influenceurs de promouvoir la chirurgie esthétique, mais la DGCCRF n’était à fin 2024 intervenue que 13 fois, toutes infractions confondues – illustrant un gros manque de répression effective.

Perspectives réglementaires et innovations à l’horizon fin 2025 – 2026
1/ Renforcement de la formation des médecins
Un Diplôme Inter-Universitaire (DIU) en médecine esthétique a été ouvert en 2024 dans les facultés de Bordeaux, Créteil et Marseille. Progressivement, il tend à devenir la voie officielle pour exercer la médecine esthétique. La formation dure deux ans, avec environ 60 places par an, ce qui instaure un véritable filtre qualitatif. Une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) est également en place pour permettre aux médecins déjà installés de faire reconnaître leurs compétences.
2/ Encadrement des reconversions professionnelles
À partir de 2026, il est envisagé que toute reconversion vers la médecine esthétique soit soumise à une autorisation préalable, validée à la fois par l’Agence Régionale de Santé et par le Conseil de l’Ordre. Cette mesure limiterait les reconversions rapides et mal encadrées qui fragilisent la sécurité des patients.
3/ Clarification du cadre juridique
Un nouveau cadre législatif est en préparation afin de mieux définir les qualifications requises et les périmètres d’intervention. Cette évolution vise à stabiliser le secteur, encore marqué par des zones de flou juridique exploitées par les pratiques illégales.
4/ Guide méthodologique et bonnes pratiques
En 2025, un guide national de gestion des risques liés aux actes esthétiques non chirurgicaux est publié pour harmoniser les pratiques et renforcer la sécurité des soins. Ce document servira de référence pour les médecins, et devrait être appliqué largement dès la fin de l’année.
5/ Interdiction de certaines techniques
Certaines pratiques jugées dangereuses, comme l’injection de plasma riche en plaquettes à visée esthétique (le “vampire lift”), sont désormais formellement interdites. D’autres interdictions ciblées pourraient suivre, dans un souci de protection accrue des patients.
Le marché mondial de la médecine esthétique connaît une croissance soutenue, avec une augmentation annuelle de plus de 7 % à partir de 2025. Les injections représentent déjà près de la moitié du secteur. Cette expansion alimente une forte demande mais accentue aussi la nécessité d’un contrôle strict, afin que l’essor de la discipline reste encadré et sécurisé.
La fin 2025 et l’année 2026 marqueront un
tournant dans la régulation de la médecine esthétique. Entre la mise en place du DIU, le renforcement des contrôles, l’encadrement des reconversions et l’interdiction de certaines pratiques, l’avenir s’oriente vers une profession
plus structurée, qualifiée et transparente. L’objectif est double : accompagner la croissance du marché tout en garantissant la sécurité des patients.




Médecine esthétique à La Baule : le Dr Corinne Potet vous accompagne avec expertise et bienveillance








